vendredi 13 octobre 2017

Grandeur des microbes ( et de Renard)


Je vous signale la réédition aux éditions de L'Arbre Vengeur du formidable roman de Maurice Renard, Un homme chez les microbes. A la demande policé de l'éditeur, David Vincent, je me suis fendu sans hache ni scrupule d'une petite préface pour ce roman que j'avais lu avec délectation au vingtième siècle, et qui, est-il besoin de le rappeler, n'est pas un traité médical ronflant sur la dangerosité supposée des micro-organismes dans l'air ambiant mais une surprenante et décapante histoire fantastique. L'argument de départ est en soi assez cocasse: un jeune savant (royaliste) se voit refuser la main de sa fiancée par les parents (républicains) de cette dernière car on le trouve… trop grand ! Il va donc tenter de réduire sa taille, mais connaitra dans cette entreprise un succès qui le dépasse: il va en effet diminuer, diminuer, jusqu'à se retrouver de la taille d'un microbe. (On vous déconseille de tenter l'expérience chez vous.) La leçon de choses va vite devenir une odyssée de l'esprit…

Maurice Renard ne se contente pas, vingt-huit ans avant L'homme qui rétrécit de Richard Matheson, de trousser d'une fable voltairienne à géométrie humaniste ou un petite parabole politique, il embarque le lecteur dans un véritable délire narratif, s'autorisant l'humour potache le plus débridé comme les incursions abstraites les plus surprenantes. Mise en abîme musicale, dialogues hilarants, descriptions oniriques… Il y a du Satie chez Renard. 

Je vois que vous avez presque digéré la lecture de Jérusalem d'Alan Moore (éd. Inculte) et déjà dévoré Atelier Albertine d'Anne Carson (Seuil/Fiction & Cie). Offrez-vous donc une petite détente foldingue avec ce trépidant roman microboratif. Bon, je vous laisse en compagnie du début de ma préface…



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