samedi 1 juillet 2017

Festival du Film de La Rochelle (1)


FILM 1

Hier soir, projection de Barbara (FILM 1), le film de Mathieu Amalric. Film au parfum orphelin, fracturé dans sa quête-oiseau autour du spécimen-Barbara, film perclus de grâces, composant un habit d'Harlequin pour les disjecta membra de la diva dé-divinisée par Balibar, à la fois pythie insaisissable et ombre-fumée, tout en vires et voltes — un film qui se cherche, se perd, nous perd dans ses plis pour mieux s'évader dans sa mise en abyme. Jeux des doubles, des surimpositions, permettant l'apparition d'une forme-revenente, sans que jamais la métaphore spectrale ne bascule dans le funèbre. En prime, il pleuvait sur La Rochelle ce soir-là…


FILM 2

Day One. 10h du matin, hop, direction Cinéma Le Dragon, pour voir Zorba le Grec. Dans la file d'attente, une dame explique que le sirtaki que danse Quinn dans le film… vient du film. Une chorégraphie créée spécialement pour l'acteur qui n'arrivait pas à retenir d'autres pas. On vérifie, c'est effectivement la true story.

Histoire d'une association qui vire à l'amitié, Zorba le Grec est une étrange danse à sa façon, où tout fonctionne sur le contre-pied. Collusion improbable entre un Anglais coincé et un Grec truculent. Une Crète noyée sous la pluie. Zorba est un détraqueur qui permet aux choses d'arriver, un électron libre qui préfère la turbulence au calme. Il est la singularité faite homme et, face à lui, tout n'est que meute: meute des mâles frustrés lapidant la veuve qui s'est refusée à eux, meute des vieilles femmes qui pillent la maison de Madame Hortense… Mais Zorba danse, et sa danse est en rebonds et en écarts, comme sa vie. Les femmes libres, les singulières, meurent, livrées aux hommes-rapaces, aux hommes-indifférenciés. Zorba, lui, n'a rien à apprendre à ceux qui vivent dans le ressentiment, et courent tous dans le même sens. Il ne craint ni la mine qui s'effondre ni le cœur qui s'emballe. Il préfère les belles catastrophes – mieux: il est une belle catastrophe. Le suivre, c'est déjà l'aimer.

à suivre…

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