jeudi 16 octobre 2014

Ça vaut combien un auteur?

Valeureux, l'auteur? Va savoir. En tout cas, il doit bien valoir quelque chose, et c'est sur ce sujet épineux que plancheront plusieurs intervenants la semaine prochaine. En effet, la SGDL fêtera cet automne les dix ans de son Forum inter-professionnel,  rendez-vous des auteurs et des professionnels du livre et de la lecture pour débattre des questions liées au droit d'auteur et à la condition des écrivains. Donc, mardi 21 et mercredi 22 octobre, on se tapera sur le ventre en se grattant la tête autour de la question de la rémunération des auteurs. 
Comment se compose actuellement la rémunération des auteurs de l'écrit (à valoir, droits proportionnels, forfaits)? Quelle comparaison entre la France et l’étranger ?  A quels niveaux se situe-t-elle, selon les secteurs éditoriaux ? Quelle en est l'évolution récente ? Quelle est l'importance réelle des droits dérivés (poche, traduction, adaptations...), des droits en gestion collective (doit de prêt, reprographie, copie privée...) ? De quelles informations dispose vraiment l'auteur et avec quelle transparence ? — Telles sont quelques-unes des problématiques abordées et discutées lors de tables rondes.
J'aurai le (malin) plaisir d'ouvrir la séance par un bref exposé d'un quart d'heure sur "la valeur de l'auteur". En attendant, je vous signale les propos éclairés d'un de nos grands écrivains nationaux sur la question. C'est Philippe Djian qui parle (au moins pendant ce temps il n'écrit pas…) ou plutôt se confie sur le site leberry.fr:
"C'est pas ma faute si les écrivains sont si mal payés dans ce pays, comparé aux sportifs, qu'ils doivent trouver un second emploi. […] S'il veut gagner un peu d'argent, quand les droits d'auteurs ne suffisent pas, il doit aller donner des cours en Suisse, ce que je fais, ou aux États-Unis, mais pas ici où l'université lui est fermée."
On appréciera la profondeur de vue du propos, la justesse de la comparaison avec les sportifs et l'injonction à professer en Suisse. Djian devrait faire un saut à la SGDL, il apprendrait sûrement quelques trucs. Et quand il dit que ce n'est pas sa faute si les écrivains sont aussi mal payés, on s'interroge. Quelqu'un lui aurait-il fait ce reproche? Doit-on le croire? Serait-il possible qu'en fait ce soit de sa faute? Comment dans ce cas s'y serait-il pris? Une autre déclaration de Djian nous éclaire sur cette mystérieuse culpabilité :
"Persuadé que tout travail méritait salaire, je n'ai pas été surpris par le succès qui est arrivé très vite."
Ah. D'accord. Les amis, je crois que la fatuité a enfin trouvé son héraut.

1 commentaire:

  1. bien sûr qu'elle sait l'âge qu'il a, et c'est aussi hors écriture qu'elle désire se conjuguer avec lui, pas pour son âge.

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