jeudi 20 septembre 2012

Nom: déclic. Prénom: rouge


"Le commencement d’un livre est pareil au mouvement du feu. Avant qu’il y ait feu, le bois, la brindille, le papier. Un assemblage, pourtant. Que l’intention n’a pas encore tenté d’enflammer mais déjà, bien sûr, le feu, sa représentation à la fois mentale et physique. Avant que les doigts se referment sur l’allumette, qu’il a fallu sortir de sa boîte, boîte qu’on a dû trouver, prendre, veiller à ne point ouvrir retournée, c’est-à-dire tiroir béant vers le vas, avant même que le désir de frottement – qui est contact, bruit, anticipation du miracle igné – intervienne, le feu a commencé dans le mouvement du livre. Ce que je veux ? Le feu. Et dans le feu, un mouvement, qui est celui du feu, et non celui de ma volonté de feu. Je veux que dans le feu passe quelque chose, qu’il se passe quelque chose de l’ordre (et du désordre) du feu, que le livre advienne à lui-même par surprise, étincelle, dans les prémisses tièdes de sa propre ignorance, hors tout rêve de brasier, mais déjà dans l’appréhension de sa future, de son inévitable, de sa dramatique consumation. […]" (Mouvement du feu)
Pour lire la suite de ce texte pyrophile, et bien d'autres choses, ne ratez pas le nouveau (et dernier) numéro de la revue Rouge Déclic (automne-hiver 2012), vous y lirez des textes de Arno Calleja, Thomas Coppey, Philippe Dumez, Clémence Dumper, Noël Herpe, Guillaume Lebrun, Noémi Lefebvre, Alban Lefranc, Daniel Pozner, Marie Simon, Claro, Johan Faerber – et, excusez du peu, Eugène Savitzkaya. Les photos sont de Philippe Lebruman. Ça coûte 7,50€.

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